Article joint : du 14 août 2016 dans la Voix du Nord : cet article n'est pas le même que celui imprimait dans le journal.
Placement des enfants: une décision contrôlée, toujours prise avant tout «pour l’enfant»
Les deux fils de cette Avionnaise sont accueillis par l’aide sociale à l’enfance depuis près de quatre ans. Magda-Valérie veut les récupérer par tous les moyens. Elle va jusqu’à placarder des affiches dans toute la ville. Mais le placement d’un enfant est une décision contrôlée. Explications avec le directeur de l’enfance et de la famille du Pas-de-Calais.
Par Par Élodie Rabé |
La décision de placer un enfant n’est jamais anodine. Dans le secteur de la communauté d’agglo Lens-Liévin (CALL), ils sont 1 000 à être accueillis par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Un chiffre de 2013 qui aurait tendance à augmenter, selon Pierre Hilaire, directeur de l’enfance et de la famille pour le Pas-de-Calais. Ramené aux 250 000 habitants de la CALL, le chiffre est supérieur à la moyenne nationale.
Un nombre de placements supérieur à la moyenne nationale
« Le choix est toujours fait pour l’enfant »
« L’objectif : protéger l’enfant et faire de lui un adulte responsable »
Mais, l’ASE se défend d’être un « bourreau des familles » comme le sous-entendent certains parents (lire ci-dessous). « Personne n’a envie de retirer un enfant à sa famille, chaque fois que c’est possible nous le maintenons avec ses parents », commente Pierre Hilaire. « Preuve en est, si, dans le département près de 6 000 enfants sont «placés», 10 000 sont suivis par nos services. »
Un dialogue est instauré chaque fois qu’une situation préoccupante est signalée. Et des mesures d’accompagnement se mettent en place avant de décider d’un quelconque placement. Mesures éducatives ou d’aide à la gestion d’un budget… « Nous avons mis de la souplesse dans les mesures d’accueil, elles s’adaptent au cas par cas. Certains enfants vont dormir en foyer ou en famille d’accueil uniquement le week-end par exemple, d’autres bénéficient d’un accompagnement renforcé avec des solutions de repli si ça tourne mal… »
Au total, 1 000 agents du Département et 2 000 assistants familiaux sont affectés à l’aide sociale à l’enfance afin de gérer au mieux les situations.
Et si placement il doit y avoir, c’est qu’il y a un danger pour l’enfant et « le choix est toujours fait pour lui ». Dans le secteur, 30 % d’entre eux sont placés en foyers, 70 % en familles d’accueil. Le coût d’un placement en famille est beaucoup moins élevé (26 000 € par an contre 52 000 € pour un foyer), l’idée est avant tout d’offrir une certaine stabilité à l’enfant et l’adolescent. « En essayant à chaque fois de garder un lien avec les parents. »
Mais un enfant placé peut-il réellement revenir dans sa famille ? « S’il est accueilli dans sa première année de vie et qu’il n’est pas retourné chez lui avant deux ans, on est à peu près sûr qu’il restera à l’ASE jusqu’à sa majorité », admet Pierre Hilaire. « Mais le but est de les faire revenir le plus vite possible chez eux. C’est progressif à chaque fois. Il faut que les parents réapprennent à s’en occuper. Il peut y avoir des accompagnements à domicile, des accueils de jour, des visites médiatisées puis seules…L’objectif restera toujours de protéger l’enfant pour en faire un adulte responsable à son tour. »
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